dimanche 23 novembre 2008

Obras de integración. Disculpen las molestas.

Quand l'épicier en bas de chez vous vous reconnait et ne vous demande même plus ce que vous êtes venu chercher, ça pourrait signifier un début d'intégration. J'ai quitté ma chambre de la Recoleta il y a près de 15 jours maintenant. La recherche d'appartement fut finalement très facile, car il y a beaucoup d'offres pour les oiseaux de passage (merci cher Craig). Quelques clics et quelques appels auront suffit à trouver à me loger convenablement.Je suis désormais installé dans une maison cossue de Palermo Viejo, espace de vie que je partage avec Francisco (22 ans, Argentin), Max (24 ans, Allemand) et Jenny (22 ans, Australienne). J'y occupe une petite chambre sous les toits. Concernant la déco de cette nouvelle garçonnière, disons qu'on est loin du catalogue Habitat ou des vitrines Roche Bobois. Un simple matelas à même le sol, un bureau qui doit dater de l'ère Peron et une hypothétique armoire murale. Les murs défraichies et la moquette bleue azur ont du voir et subir, beaucoup trop. La description donnerait presque un aspect romantique à l'ensemble, se rapprochant d'une chambre de bonne occupée par un poète maudit se saoulant à l'absinthe, trouvant chaleur, réconfort et inspiration auprès de son unique lampe à pétrole. Au-delà de mon antre, je peux jouir d'une très grande terrasse, lieu idéal pour parfaire mon bronzage hivernal. Je me laisse aller, avec lenteur et délectation, aux plaisirs de l'oisiveté. Ne rien faire, ne rien prévoir. Point de réveil, de métro à prendre ou de "dej". Nada, le néant, RIEN. Je me lève généralement autour de midi, enfile un short, descends dans la cuisine et me prépare un festin matinal. Je saisis une large assiette sur laquelle je dépose des mini-sandwichs faits d'un pain brioché (héritage de l'immigration allemande), de beurre, de jambon et de fromage. Le tout est bien entendu accompagné de ma pinte de thé noir. Il se peut que je mange une pomme et un yaourt aussi, ça dépend. Une fois mon plateau prêt, je grimpe les escaliers à la recherche de la meilleure place au soleil que m'offrira mon demi are de terrasse. A défaut d'avoir de vrais transats, j'ai récupéré un vieux matelas dans la cave de mon home-sweet-home que j'habille d'une serviette de plage pour m'y allonger et larver. J'apprends beaucoup sur la vie des reptiles, ainsi que sur la resistance de mon épiderme au soleil.
Au-delà du mode "sol y playa", je continue la découverte de la ville et de ses habitants. Pour ce faire, j'ai contacté des gens via le formidable-mais-malheureusement-presque-obsolète réseau MySpace. J'y ai rencontré Maximiliano (Maxi, quoi) et Laura. Tous deux dans la grande famille argentine de la publicité (14 000 emplois rien qu'à Buenos Aires). Mes nouveaux amigos me font découvrir les attraits nocturnes de la capitale: théâtre, endroits insolites et bien évidemment bars et boliches (boîtes de nuit). Mais c'est aussi avec beaucoup de plaisirs que nous nous retrouvons dans la maison de Laura, une bâtisse typique des quartiers populaires. Ces maisons là ne sont composées que d'un seul étage et les différentes pièces de l'habitation sont organisées autour d'un patio. La faible précipitation sous ces latitudes permet d'avoir un toit plat et de s'en servir comme terrasse. Plutôt sympa. Malheureusement ces habitations datent, sont souvent exiguës et plutôt que d'être agrandies et rénovées, les Argentins préfèrent les détruire et les remplacer par des "combos" anonymes et souvent incohérents à leur environnement. Donc, ici aussi je "take the apero" et l'on parle des heures de musique, de littérature, de conneries aussi, le tout à moitié en anglais, à moitié en espagnol.
Je dois avouer que j'ai beaucoup de chance d'avoir rencontré ces deux boludos (expression typique de BA, signifiant "con/ne" mais utilisée ici au même titre que "buddy"). La buena onda qu'ils m'offrent est un cadeau de bienvenue exceptionnel. Samedi dernier c'était la tournée des grand ducs. Laura passe me prendre pour aller dîner dans un restaurant "arty" dans le quartier de Palermo Hollywood. Brushettas exquises et canicule oblige, des litres et des litres de Gin Tonic, vendus par cruche, au modique precio de 14 pesos (3,5€). Enchainement! Demolition party dans une ex hype galerie d'art de Palermo. Du vin et des bières, des joints et des gens. En attendant la suite. Un taxi, un bar bondé, du bon son et encore plein de gens. Mon espagnol semble limpide et j'ai alors une confiance exacerbée dans mes débats avec ces inconnus. Je quitte le bar à 9h, il fait déjà 24°C. Après un lazy sunday, je me suis organisé une semaine bien remplie. Je me suis inscrit cet après-midi à une école de langues dans le centre et je vais avoir 4 heures de cours par jour pendant toute la semaine. Intensif donc, mais probablement indispensable car je suis en guerre avec le subjonctif imparfait espagnol. Après cette semaine de come back à l'école, je me lancerai dans une incursion du pays, bien au-delà du périphérique. Au programme: Salta, Cachi, Cafayate, Mendoza, Santiago du Chili, Valparaiso, Bariloche, El Calafate et la Terre de Feu.
Rêvez, rêvez donc !
Con los besos,
!! Des photos sur mon FB !!

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