jeudi 13 novembre 2008

Fill in the blanks

Prendre le pouls. Ressentir et vibrer. Je continue ma découverte de la ville, de ses rues et de ses quartiers. C'est immense et violent. Je m'y perds. C'est agressif mais attachant, tout ce bruit, cette pollution et cette poussière. Ici, je me sens à Paris, à Madrid, à New York. Ce n'est plus l'Europe et pas encore l'Amérique. Peut être seulement le meilleur de tout; aussi un bel exemple de chaos. L'architecture et l'urbanisme conjuguent merveilles et ratés. La population, forte des nombreux mouvements migrants ne ressemble à aucune autre. Tous les continents se sont tôt ou tard amarrés à ce port. L'écoute d'un Coréen parlant un espagnol impeccable est assez surprenant. Les glaces et les pizzas y sont peut être même meilleures qu'à Rome. Les vins absolument divins. J'use les trottoirs sous un soleil assommant. Mes échappées solitaires m'épuisent. Je pense à Paris, au ciel lourd au début de novembre. Je pense aux frissons dans mon manteau, à un chocolat chaud dans un café feutré du Marais. La mélancolie est légitime.


Je suis en guerre avec ma solitude depuis que j'ai traversé l'Atlantique. Je suis ici, loin, disparu, fuite. Il ne s'agit pas d'un exil, pas non plus d'une évasion, quoiqu'un changement nécessaire, un besoin d'ailleurs. Terré dans ma chambre d'hôtel, les volets fermés, je suis allongé, mes mains croisées dans mes cheveux. Les mouvements du ventilateur semblent être les seuls signes de vie dans cet espace. Je me laisse aller et je m'évade dans le rythme et le bruit des pales. Clic, clic, clic. Le mal du pays un peu. La détresse amoureuse beaucoup. Ce départ m'a mis face à moi même. S'il était indispensable, il n'en est pas moins difficile. N'en ayez pas peur, j'ai besoin de ces angoisses et de ce spleen pour grandir et me remplir à nouveau. Me remplir de savoirs, d'idées, de genres et de styles pour que je puisse me sentir à nouveau riche de sens.




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